La différence entre le Windowsien et le Linuxien

La différence entre un utilisateur Windows et Linux, se situe par les réflexes et les habitudes que va prendre chaque type d'utilisateur. Je dirais que le windowsiens et le macosien sont similaires, mais la vision d'Apple et Microsoft sont totalement différentes.

Entre con-sommateur et utilisateur

L'aspect consommateur de Windows s'est surtout renforcé avec les dernières éditions de Windows et je pense que ça a commencé à partir en vrille après Windows XP. Windows XP était un système stable et fonctionnait sur la plupart des machines. Il n'était pas rare de pouvoir bidouiller le système via la base des registres. Aujourd'hui, qui bidouille encore ce truc dans Windows 10 et Windows 11 (j'ignore même si elle existe encore puisque je n'ai pas utilisé ces deux systèmes.)

Et je remercie l'IA, car si on utilise l’étymologie ancienne du mot consommateur, alors cela vient de *sumere*, le con signifiant l'action de le faire ou de l'accomplir. Et sumere qui est un mot latin, signifie anéantir ou détruire et on l'utilise encore aujourd'hui pour dire que l'incendie a consumé toute la forêt. Comme un mal qui aurait ravagé tout sur son passage. Evidemment, avec les connards comme Adam Smith et leur abomination libérale, la consommation est un terme sur la production de richesses. Mais le fait que dans le cas du Windowsien, l'origine première s'applique, car en proposant un système prêt à l'emploi, sans aucune possibilité de le bidouilller, Microsoft a anéanti la liberté de l'utilisateur.

Le consommateur reçoit un produit dans un Etat donné et il doit faire avec, que ce système l'espionne, lui impose des publicités, des contenus stupides, il ne peut rien faire et c'est une fatalité. Et c'est une technique perverse, car en conditionnant ainsi l'utilisateur, il perd sa capacité à bidouiller et s'il arrive ensuite dans un autre système qui est plus bordélique comme Linux, il est perdu et dira que c'est un système difficile. Et je ne jette pas la pierre, j'étais Windows pendant une grande partie de ma vie.

Windows 10 a supprimé la vie privée du consommateur, Windows 11 l'a exploité et Windows 12, vu les rumeurs qui circulent dessus, vont aller plus loin, vous ne pourrez plus utiliser le clavier ou la souris et la totalité de ce que vous ferez sur Windows, sera un contexte pour Copilote, une belle perspective.

L'aspect utilisateur de Linux

Et il est difficile de faire la transition d'un consommateur vers un utilisateur. Comme [je le raconte dans pourquoi, je suis passé à Linux](pourquoi-linux.md), après avoir installé Linux Mint, je suis resté quasiment 1 an en mode consommateur. C'est à dire que j'ai installé les logiciels que je voulais, je voulais juste qu'ils marchent, comme sous Windows et je ne me suis pas occupé de l'aspect bidouillage de Linux et j'ajoute également que cela ne doit pas être une finalité en soi. Il y a des gens qui utilisent Linux pour utiliser Linux, ils passent toute leur journée à peaufiner, configurer, tester, considérant qu'ils sont passés une journée productive. Comme ceux qui sont obsédés par les applications de prise de notes et qu'ils passent leur temps à configurer Obsidian plutôt que de l'utiliser.

Ce n'est que très récemment que j'ai apporté quelques touches de modification à Linux. Par exemple, m'apercevoir qu'un bug n'est pas une fatalité sous Linux. Car sous Windows, si vous avez un bug grave, dans le meilleur des cas, vous faites avec, puisque c'est une fatalité et dans le pire des cas, la seule solution sera de réinstaller Windows. Pour les linuxiens hardcore, le fait de réinstaller leur système est un échec, car cela signifie qu'ils ne sont pas assez expérimentés. Car comme tout peut être modifié sous Linux, tous les problèmes peuvent être résolus, même s'il faut passer par d'obscurs fichiers de configuration trouvés sur des forums datant de 2009.

Le cas d'Apple

Et Apple est non seulement similaire à Microsoft, mais il va beaucoup plus loin dans le contrôle du consommateur. Il propose le système, les logiciels, mais aussi le Hardware et chaque partie est optimisé pour bien marcher ensemble, ce n'est pas un bric à brac comme Windows. Cependant, une différence importance est que Mac OS est basé sous les systèmes BSD, ce qui lui confère une grande stabilité et la gestion des logiciels et des permissions est beaucoup plus poussé.

On pourrait aussi parler de l'aspect plus sécurisé sur Mac OS et Linux, mais je dirais que c'est une fausse impression puisque les menaces visent surtout les systèmes les plus utilisés puisque c'est là où se trouve le pognon. Cependant, on connait la popularité d'Android, mais on se rend compte qu'il y a bien plus d'attaques sous Windows que sur Android. Certains vont nier, arguant qu'Android est une passoire, mais l'effet de propagation n'est pas le même. Comme Android est un écosystème très fragmenté, avec des millions d'appareils de marques différentes, il est difficile pour les pirates de viser une seule cible, alors pour Windows, 99 % des utiliseront le même système avec la même architecture ce qui fait que si vous visez un utilisateur de Windows 7, vous pouvez viser les utilisateurs de tous les autres éditions de Windows.

Un autre aspect différentiel d'Apple est quoi que l'on dise, c'est une entreprise qui accorde plus d'importance à la vie privée. Bien sûr, la totalité des entreprises technologies dans l'ère de la surveillance capitaliste où la donnée de l'utilisateur est le nouveau pétrole, mais les produits Apple sont toujours mieux que ceux de Windows. Par conséquent, il n'y a pas de pubs ou recommandation de contenus à la con sur Apple (je l'espère en tout cas, vu le prix de leurs trucs).

Si Microsoft respectait la vie privée de ses utilisateurs et qu'il avait de l'éthique (ricanement involontaire), alors ce ne serait pas un problème. Cependant, ce n'est pas le cas et dès le début, Windows a été conçu pour dominer le marché des OS avec la privation des droits des utilisateurs. On se souvient de Microsoft qui considérait Linux comme un cancer.

Ne pas idéaliser Linux

Je ne suis pas non pour l'idéalisation de Linux dans le sens où les entreprises lucratives Linux ont toujours fini par faire de la merde. On se souvient des liens Amazon dans Ubuntu par Canonical ou encore la décision de Redhat en 2023 de fermer leur code source (pas entièrement, mais il est clair qu'ils ont fait de la merde).

C'est pourquoi, chez les Linuxiens hardcore, le terme Open Source a maintenant une double définition. Non seulement, le code doit être ouvert et accessible à tous, mais l'Open Source doit être aussi gratuit, car c'est la seule garantie qu'on a pour éviter une glissage vers l'appat du gain et par conséquent, enculer les utilisateurs d'une manière ou d'une autre.

L'instinct de bidouillage qui revient au naturel

Comme je le disais, je suis resté quasiment un an sous Linux Mint avant de faire le moindre changement. Car j'avais toujours cette mentalité de Windowsien qui me disait que si je touche à quoi que ce soit, le système exploserait et emporterait toute la voie lactée avec. Windows est un système tellement mal foutu et un tel code spaghetti, qu'un changement anodin peut foutre une merde royale. Sous Linux, la séparation claire entre les fichiers du système, Root et ceux de l'utilisateur, fournissent une certaine sécurité. Bien sûr, donnez le pouvoir de sudo à un Windowsien et il peut vraiment foutre la pagaille. Mais c'est aussi que va recommander certains Linuxiens où ils veulent qu'on joue et qu'on expérimente avec le système et qu'on apprenne à réparer.

Et avec l'ère des IA, c'est beaucoup plus facile d'appréhender le dépannage de Linux ou encore l'automatisatin avec des scripts Shell ou autre. Ne plus avoir peur de modifier telle ou telle partie du système pour qu'il se comporte comme on veut. Je vous donne de quelques modifications mineurs que j'ai pu faire.

Quand le système démarrait et que je lançais Chrome, à chaque fois, il me demandait le mot de passe Root. Et comme j'avais la mentalité Windowsienne, je me disais que ça doit être comme ça. Comme mon système est en auto-login, peut être qu'il a besoin d'une authentification la première fois. J'ai demandé à l'IA (et j'utilise toujours Gemini 2.5 Pro) et il m'a dit que je pensais de la merde que ce n'était pas du tout normal qu'un logiciel, tourné utilisateur (installé par moi) puisse demander un accès root. Après quelques investigations et un chown sans succès, j'ai découvert que le storage secret de Chrome était derrière le Trousseau de clé, un truc d'authentification de Linux Mint. J'ai supprimé le mot de passe et hop, bug résolu.
Sous Windows, j'utilise Greenshot comme logiciel de capture d'écran. Il n'est pas disponible sous Linux et tout le monde recommande Flameshot sur le pingouin. Il est vraiment bien, mais il y avait un truc qui m'énervait, est que je ne pouvais pas configurer de touche de raccourcis pour déclencher la capture quand le logiciel était lancé. Ce qui est très bête, car c'est une option prioritaire de ce logiciel. Toujours en demandant à l'IA, j'ai appris que comme Linux Mint possède son propre outil de capture d'écran, activant depuis la touche Impr Ecran. Il fallait que je change les touches de raccourcis du système et non de Flameshot qui ne le proposait pas. Je l'ai fait et c'était merveilleux.
Celui n'était pas un bug, mais plutot une Quality of Life. Comme gestionnaire de fichiers, j'utilise Nemo qui arrive par défaut sous Linux Mint et il me suffit amplement. Sauf que la plupart de mon travail et document, je les ai sur mon Bureau et quand Nemo se lance, il affiche mon dossier personnel par défaut. Je voulais qu'il affiche le Bureau à la place. Je pensais que ce serait un truc facile à faire, à faire dans les réglages, mais il s'avère que Nemo est conçu pour avoir des options minimales pour ne pas intimider les débutants et je le comprend vu la mentalité du Windowsien. Je suis passé par des étapes d'utiliser dconf-editor, ou gsettings dans le terminal sans trop de résultat, jusqu'à créer un lanceur personnalisé où j'ai pu configurer le dossier de démarrage sur le bureau.

Evidemment, on va dire que c'est des tout petites modifications, mais je vous garanti qu'un Windowsien n'aurait jamais osé faire ça sous Windows, essayez de modifier la configuration de bas niveau de l'Explorateur de fichiers. Et le sentiment d'accomplissement est vraiment important, alors imaginez si on peut modifier le système en profondeur, via par exemple, des environnements de desktop différents ou commencer à titiller les Tiling Managers.

Evidemment, ça a son lot d'inconvénients, plus on se rend compte qu'on peut modifier son système et plus, les erreurs de le casser sont réels, mais je pense que cela fait partie du processus d'apprentissage. De plus, les mécaniques de sauvegarde avec Timeshift sous Linux Mint ou encore Pika Backup pour un truc plus complet. Ce qui fait que même si c'est la merde, on peut revenir en arrière. Par exemple, Timeshift est disponible via l'image ISO de sa clé boostable, donc, même si on a tellement foutu la merde qu'on ne peut plus redémarrer le système, mais qu'on a une sauvegarde (et Timeshift le fait automatiquement et il vous proposera de le configurer après l'installation de Linux Mint), alors on pourra le restaurer sans trop de problèmes.

Et encore une fois, l'aspect con-sommateur du Windowsien va empirer dans le futur dans le sens où on aura de plus en plus de pertes de contrôles et Microsoft vous dira même ce que vous pouvez créer comme document ou non, ou encore, que telle vidéo n'est pas approprié pour que vous la visionnez.